Chers amis,
Dans la lumière douce d'une après-midi d'octobre, tandis que le chant des canards sauvages s'élevant de l'étang du Sanson disparaissait par dessus les chênes et les champs de blé qu'on labourait déjà, les soudards et ribauds du comte de Forcalquier prenaient possession par la force et le sang du village des Cathares, établi autours des collines des "Trois Frères" à Pertuis.
Nous étions en 1226, il y a quelques années, certes. Pourtant, penchés sur cet étang qui existe toujours, ces chênes regardent encore l'âme des Cathares : le ciel, sans doute, s'y reflète.
Qu'était ce village des Cathares en pleine Provence ? Une incongruité, un anachronisme, une étrangeté de l'histoire qui en compte certes beaucoup ?
Il n'en est rien ! Pertuis, comme toute la Provence, relevait directement du Conte de Toulouse, suzerain d'une terre où le Catharisme, cette éblouissante percée de l'histoire, avait tenté, et presque deux siècles durant réussi à établir, une civilisation étonnante.
Ce renouveau profond de la spiritualité, cette égalité entre homme-femme, cette ouverture culturelle à des concepts orientaux tels que la réincarnation, avaient conquis des territoires bien plus étendus en réalité que le sud-ouest de la France actuelle, puisqu'on trouvait des Cathares jusqu'en Russie, dans toute l'Allemagne, dans toute l'Europe du Sud, en Bosnie-Herzégovine notamment, où il s'y maintinrent cinq siècles, et dans toute la France du nord !
Mais aussi dans ce promontoire oriental des terres du Conte de Toulouse, dans ce lieu étonnant de notre Commune de Pertuis, où sources et ruisseaux aujourd'hui encore tapissent la nature des murmures du réel, bien des habitants de cette ville aussi s'étaient alors regroupés dans un habitat que la chute de l'empire romain avait fait quitter presqu'un millénaire plus tôt : le quartier du Sanson, s'élevant au dessus de la Durance, pour vivre leur regard nouveau sur la société humaine.
Dès la fin de septembre 1226, certains des Cathares d'Avignon, qui, assiégée depuis août venait de tomber sous les coups des pierrieres de Louis VIII et de ses barons, étaient venus s'y réfugier. Ce sera la perte du village Cathare de Pertuis.
L'histoire de cet épisode historique, bouleversant parce que terrible, sublime aussi, parce porté par la vigueur d'une foi qui, quelques siècles après, allait finalement reconstruire l'Europe, puis s'exprimer si bien dans la nation planétaire moderne qu'à ce jour encore elle en dessine objectifs et espoirs, puisqu'on les voit écrits dans les revendications du Printemps Arabe de 2011, chers amis, j'aurais le plaisir, ce mardi 10 mai à 18h30 précises, 785 années après ces évènements, de vous en raconter la genèse, l'histoire et les extraordinaires développements, inédits à ce jour.
Retrouvez-moi à la Maison de la Culture et des Associations dans une conférence organisée par la Ville de Pertuis et l'association Patrimoine à venir
A mardi !
Jean-Christophe Faudot.
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